Photographie de trois chiens-loups de Saarloos.
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Le billet lupin d’Anne Ménatory – Méfiez-vous des imitations

Méfiez-vous des imitations !

Le slogan peut être pertinent lorsqu’il s’adresse à des objets de consommation courante, mais il peut aussi intéresser le monde du Vivant. Surtout à l’heure où les docteurs Folamour agitent de plus en plus frénétiquement leurs éprouvettes, nous promettant un monde meilleur et, pourquoi pas, des êtres humains dupliqués.

Pour ce qui est du loup, nous n’en sommes pas encore là.

Mais les croisement entre Canis lupus et notre chien domestique existent, toujours dans le but de faire croire à des acheteurs, crédules ou soucieux de se démarquer de leurs voisins, que le « chien-loup » sera paré des vertus des deux canidés : force et endurance d’un coté, fidélité et dévouement de l’autre.

Les choses, toutefois, ne se passent pas ainsi.

En effet, trop souvent, l’animal en question ne répond pas aux attentes de ses acheteurs.
Il aura une allure lupoïde plus ou moins prononcée (tout dépend du chien avec lequel le loup a été croisé) mais il sera, tout au plus, un « demi-loup », et il y a de fortes chances pour qu’il soit à la fois craintif, fugueur et pas vraiment proche de ses maîtres.

Les histoires selon lesquelles les Eskimos attachaient leurs chiennes en chaleur afin que des loups de passage puissent les couvrir, et ce dans l’espoir d’obtenir des animaux robustes et obéissants, est une légende. Un loup « de passage », pour peu qu’il soit affamé, aurait tôt fait de dévorer la pauvre chienne à l’attache. Quant à une louve, sentant une concurrente éventuelle, elle serait évidemment sans pitié.

Un homme d’affaires (et le mot affaires est ici important) italien, avait voulu, à la fin des années soixante, créer un « chien-loup ». Un loup, une chienne berger allemand, et l’affaire était faite. Tout cela a fait long feu, d’autant que, au fil des générations et en vertu des lois de la génétique, les animaux étaient redevenus de bon vieux toutous, et l’opération commerciale a échoué.

Aujourd’hui, on trouve notamment le chien loup de Saarloos.

Allure lupoïde marquée, même si la silhouette est un peu longue et les oreilles trop grandes, l’animal peut séduire un acheteur de bonne foi, sensible aux sirènes du marketing.
Là encore, le caractère initial du loup a disparu. Ces animaux fuguent volontiers, et sont plutôt craintifs.
Et je subodore qu’on en retrouve beaucoup dans les attaques de moutons, ici ou là. Attaques imputés au loup.

Si j’avais un conseil à donner, mais, en général, je n’en donne pas, je dirais qu’il vaut mieux éviter ce type d’achat.
Si on apprécie les canidés, il faut prendre un bon chien, selon ses aspirations et son mode de vie.

Et laisser le loup à sa vie, tout en continuant à l’admirer pour ce qu’il est.

Anne Ménatory pour le Klan du Loup

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