Dessin de Perrico représentant Ségolène Royal en Petit Chaperon rouge, dans une forêt, avec un loup.

Le billet lupin d’Anne Ménatory – Loup et balades champêtres

Ah, les balades champêtres ! Voilà bien un de ces plaisirs de l’été, loin de la foule littorale et des odeurs d’ambre solaire. Les sous-bois peuvent paraître accueillants et les sentiers plutôt faciles accès.

Mais voilà que, soudain, certains esprits chétifs se réveillent. Se promener soit, mais tant que le loup n’y est pas. Eh oui ; quelques uns encore aujourd’hui veulent croire que le loup n’aime rien tant que la chair humaine, grand-mère ou petite fille habillée de rouge, peu importe.

Il faut donc, encore et toujours, rappeler certaines évidences. Dans le monde, aujourd’hui il existe de très nombreuses populations de loups. Un petit peu en France, désormais, on le sait.

Ainsi que d’autres pays européens, et, surtout, aux Etats-Unis, en Russie, de nombreux pays de l’ex-URSS… s’il prenait la fantaisie à l’un de ces loups de s’attaquer à un être humain, peut-on sérieusement penser que dans les heures qui suivent, la planète entière ne serait pas au courant ? C’est le cas, par exemple, lorsqu’un requin attaque un surfeur dans un rouleau au large d’une plage de Californie ou encore à la Réunion.

On voit bien que ce n’est pas le cas. Et ce, pour la bonne et simple raison que cela n’arrive jamais.

Lorsque mon père enquêtait dans des pays d’Europe du Nord, et qu’il demandait aux populations locales (des éleveurs de rennes) s’ils leur arrivaient de subir des attaques de loup, ils le regardaient, selon sa propre expression, comme s’il débarquait de Mars.

On ne le répétera jamais assez : le loup fuit l’Homme, et on sait cela au moins depuis le grand Buffon qui, pourtant, n’appréciait pas vraiment le loup.

Le loup est un animal intelligent, prudent, furtif, qui n’a aucun intérêt à se colleter à l’être humain.

Le problème, en France notamment, vient de ce que certains croient volontiers à des contes grotesques ou veulent prendre au pied de la lettre l’histoire du Petit Chaperon rouge, ce conte destiné plus prosaïquement à prévenir les jeunes filles des mauvaises rencontres que la vie pouvait leur réserver.

Mon père a réalisé de nombreuses expériences dans ce domaine. Il a ainsi fait jeuner des loups vivants en semi-liberté dans de très vastes enclos.
Il est ensuite allé dormir au milieu d’eux, en pleine hiver, en pleine nuit. Les loups avaient évidemment toutes les chances de leur côté.
Mon père n’a jamais été attaqué. Tout juste si un grand mâle est venu le renifler un peu bruyamment afin de s’assurer de son état.
Un cri, un mouvement du bras, et le grand mâle a détalé…

Promenons-nous donc tranquillement dans les bois ou ailleurs, et félicitons-nous de ce que le concept de biodiversité puisse parfait prendre tout son sens.

Anne Ménatory pour Le Klan du Loup

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