Le 16 mars, Josh Bransford, un garde forestier américain, dispose des pièges à loups près de Grangeville, dans l’Idaho, au sein de cette région montagneuse de l’Ouest des Etats-Unis. Le lendemain, un collègue l’appelle : un grand mâle noir se débat, la patte coincée dans le pas-de-loup. Du sang se répand sur la neige alors que la bête a reçu plusieurs balles de chasseurs. « Je n’ai pas vu trop de tâches sur son pelage. Il fera une belle peau à accrocher à mon mur », blague-t-il dans un message sur le forum du site de chasseurs Trapperman, où il narre son histoire et poste des photos le montrant souriant aux côtés de la bête mourante.
Sur d’autres clichés publiés sur les réseaux sociaux, montrant des loups étranglés par des câbles, les commentaires haineux foisonnent : « Bien joué ! Un de tué, avant le reste de la bande ! » ou « Joli. Continuez, on commence juste », relate Reuters.
Immédiatement, la nouvelle crée l’émoi au sein des associations de défense des animaux. Un groupe anti-chasse, Footloose Montana, partage les photos sur sa page Facebook, suscitant des réactions indignées de ses lecteurs, contre la chasse et les pièges à loups. Puis le débat dégénère et le groupe de protection des loups reçoit un e-mail anonyme l’informant que ses membres seront « les prochains à être ciblés ». Une enquête est ouverte par le FBI.
ESPÈCE DÉCLASSÉE EN IDAHO ET MONTANA
Si la polémique enfle sur le Web, c’est que le nombre de loups tués s’est envolé ces derniers mois. L’Idaho a vu sa meute décliner de 1 000 bêtes à moins de 600, après une campagne de chasse intensive. Même réalité dans le Montana, où 260 loups, sur les 900 que compte l’Etat, ont été tués depuis l’an dernier. Au total, plus de 600 bêtes ont péri en dix mois, soit environ un dixième de l’espèce sur l’ensemble du territoire américain.
La raison de cette hécatombe : les loups ne font plus partie de la liste des espèces protégées de 1973 dans ces deux Etats, après avoir été déclassés par le Congrès en avril dernier – une décision sans précédent. La même mesure pourrait bientôt être prise dans le Wyoming, l’Utah, l’Oregon et dans l’Etat de Washington, afin de contrôler l’augmentation du nombre de représentants de l’espèce.
Très communs dans l’Ouest et le Middle West des Etats-Unis au siècle dernier, les loups, essentiellement gris, ont été massivement chassés, piégés et empoisonnés, jusqu’à frôler l’extinction, dans les années 1930 et 1940, sous l’égide d’un programme du gouvernement américain. Mais quelques décennies plus tard, des chercheurs ont prouvé le rôle joué par les loups dans la régulation des écosystèmes et les ont fait protéger. Ces prédateurs ont alors été réintroduits sur la liste des espèces menacées dans les années 1990, malgré les protestations des éleveurs qui y voient une menace pour leur bétail.
NIVEAU DE CHASSE TROP ÉLEVÉ
« Alors que nous avons investi au moins 40 millions de dollars pour réintroduire les loups dans le pays, nous risquons d’assister à une nouvelle extermination dans l’Ouest », déplore Wendy Keefover, chargée de mission animaux carnivores pour l’ONG WildEarth Guardians. L’étendue de la chasse actuelle est trop élevée, pas soutenable. Et encore, nous ne comptons pas le braconnage. »
L’Idaho et le Montana ont fixé à seulement 150 par an le minimum de loups qui doivent évoluer dans chaque Etat. En outre, l’Idaho envisage de doubler, lors de la prochaine saison de chasse, le nombre de prédateurs qu’un chasseur peut abattre, de 5 à 10. Et le Montana cherche à augmenter son quota de chasse et souhaite donner une prime à ses chasseurs licenciés pour chaque loup tué.
« La cohabitation entre les loups et les éleveurs est possible en protégeant davantage les troupeaux par l’homme, car les prédateurs n’attaquent pas ce dernier, explique Wendy Keefover. Mais si certains chasseurs de l’Ouest, très conservateurs, les diabolisent, c’est moins en raison des attaques de cheptels que parce qu’ils sont en compétition pour la chasse aux élans ou aux cerfs. Surtout, les loups incarnent à leurs yeux l’interventionnisme du gouvernement fédéral qui, estiment-ils, porte atteinte à leur liberté individuelle. »
Source : Le Monde
Nous avons, malheureusement, aussi en France des excités de l’extermination du Loup, comme des groupuscules du type « F.A.R.ce » et compagnie.
Cette haine de la biodiversité est quasiment pathologique chez ces pseudo ruraux.
association Le Klan du Loup
2 Responses
Une affaire horrible récente éclaire de nouveau cette haine des loups. Un redneck en motoneige a foncé sur un loup et L’a transporté chez lui pour se moquer de l’animal blessé et terrifié. Il l’a finalement abattu. Ce salaud a pour nom Cody Roberts du Wyoming.
Bonjour Jean,
La haine du Loup, pour certains, ne connaît pas les frontières et les bas-de-plafond sont aux 4 coins de la planète.
Salutations lupines.
Le KDL