Les loups gris du nord des montagnes Rocheuses, considérés durant trente ans comme en danger d’extinction, n’ont plus besoin de la protection de la loi sur les espèces menacées (Endangered Species Act), annonce le gouvernement américain.
En désaccord, les défenseurs de l’environnement ont soutenu que l’espèce ne s’était pas complètement rétablie et ont annoncé qu’ils continueraient à protéger les loups de la chasse, qui devrait selon eux reprendre après l’annonce du gouvernement.
« La population de loups dans le nord des Rocheuses a dépassé de loin les objectifs de repeuplement et continue de s’accroître, à la fois en nombre d’individus et en superficie occupée », a déclaré la vice-secrétaire à l’Intérieur Lynn Scarlett, justifiant ainsi sa décision de retirer le loup gris de la liste des animaux protégés par la loi sur les espèces menacées.
Jadis présents sur tout le territoire américain à l’exception de l’Alaska et Hawaï, les loups gris ont été éradiqués dans les Rocheuses et dans le sud-ouest du Canada dans les années 1930. L’espèce a été déclarée menacée en 1973 et 66 individus ont été réintroduits dans la région en 1995.
On compte désormais 1.513 loups dans le Montana, le Wyoming et l’Idaho, dont 107 couples reproducteurs, selon Edward Bangs, qui supervise le repeuplement des loups au sein de l’administration de la faune sauvage.
CHASSE AUTORISÉE
L’objectif minimum du gouvernement était d’observer 30 couples reproducteurs et 300 individus pendant trois années consécutives. Cet objectif a été atteint en 2002, selon le département de l’Intérieur.
Une fois levée la protection fédérale, les programmes des Etats prendront le relais.
Selon le Conseil de défense des ressources naturelles, une association écologiste, le retrait des loups de la liste est prématuré. Le Montana, le Wyoming et l’Idaho ont tous prévu d’autoriser la chasse de ces animaux, a averti le groupe.
Dans un communiqué, le Conseil assure que l’objectif de repeuplement aurait dû être fixé au moins entre 2.500 et 5.000 individus sur l’ensemble des trois Etats.
Selon Bangs, le repeuplement des loups est dû à la bonne gestion par ces Etats des populations de daims, d’élans et d’orignaux, qui sont les proies du loup gris.
« Le plus important, c’est que le loup est un animal incroyable et qu’il dispose d’un très, très bon habitat », a assuré Bangs. « La grande peur, c’est que cette réussite soit gâchée par les Etats, mais nous savons que ce ne sera pas le cas. »