C’était le 22 janvier 2009. Des agents de l’ONCFS (Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage) étaient alertés par un habitant du Mont-Lozère (près de Florac dans le Sud de la Lozère) de la présence supposée d’un loup sur le secteur. Les analyses des poils et des excréments prélevés sur place sont revenues: le « grand canidé » aperçu est bien un loup.
« En Lozère, le loup avait disparu après guerre » expliquait alors l’AFP. « Des agents de l’ONCFS et du parc national ont suivi les traces dans la neige et réalisé des prélèvements transférés pour analyse à Lyon, a précisé la préfecture du département. Le cadavre d’un veau a en outre été découvert à proximité mais il y a trop de traces d’animaux différents pour confirmer que le loup l’ait tué. Des traces de deux loups, une femelle âgée et un jeune mâle, avaient déjà été confirmées en février 2007 sur la commune de Saint-Laurent-de-Muret en Lozère. La préfecture cherche à savoir si le nouvel animal repéré est l’un d’eux. Si tel est le cas, l’Etat pourrait confirmer que le département de la Lozère est désormais habité par le loup après qu’il a été observé deux hivers consécutifs.«
Lozère, Cantal, Puy-de-Dôme, Ardèche … et Haute-Loire ?
En tout cas, la présence du loup en Auvergne semble désormais établie et au final peu surprenante. Ce que confirment les cadres et techniciens de l’ONFCS réunis la semaine passée à Vichy (Allier) et interrogés par nos confrères du quotidien régional La Montagne dans son édition du vendredi 27 février. Ces derniers rappellent d’ailleurs qu’un loup avait déjà été photographié dans le Cantal à Lavigerie en janvier 2008 et qu’un autre avait été heurté par une voiture près du Lioran en 1997.
Dans le Puy-de-Dôme également, le loup n’est pas un inconnu. En 1999, un loup est abattu par un éleveur qui l’a confondu avec un chien à Apchat, à une dizaine de kilomètres seulement de Blesle en Haute-Loire. Et en 2006, un cadavre de brebis laisse supposer la présence du loup en Ardèche sur le massif de Tanargue, près de Saint-Etienne-de-Lugdarès.Reste à savoir si le loup, fixé dans les Pyrénées et dans l’Arc alpin, va se stabiliser dans le Massif-Central. En période de recolonisation, il est effectivement capable de parcourir plusieurs centaines de kilomètres sans toutefois se fixer. Mais les attributs du Massif-Central (faune sauvage pour l’alimentation et espaces naturels préservés pour sa reproduction) semblent autant d’arguments valables.
Et dans ce cas, le loup déjà vu en Lozère et dans le Cantal pourrait bien faire parler de lui à nouveau dans le Gévaudan et le Sud de la Haute-Loire. D’autant plus que le Val d’Allier lui offrirait un habitat quasi sur-mesure.