Pour ceux d’entre vous qui sont allés (re)découvrir Le Livre de la Jungle au cinéma, vous avez été sûrement subjugués par la beauté des loups des Indes (Canis indica), que sont le chef de meute Akela et la femelle Rashka, mère adoptive de Mowgli. Ces loups menacés d’extinction ne sont cependant pas les seuls à peupler l’Asie. A l’est, au Népal et au Tibet, se trouve le territoire des loups de l’Himalaya, plus patauds et plus menacés aussi. Canis lupus chanco, ou Canis himalayensis, est une des trois espèces de loups (avec le loup des Indes, et le loup gris occidental, Canis lupus) vivant actuellement sur Terre. Espèce la plus proche du coyote (Canis latrans) et du chacal (Canis aureus) – les deux autres espèces du genre Canis – elle serait ainsi la plus ancienne représentante du loup, la plus proche de leur ancêtre commun. Aussi important soit-il du point de vue de l’évolution des canidés, le loup de l’Himalaya est en danger critique d’extinction, et seules des études récentes ont permis de confirmer son existence actuelle. La dernière en date, celle du chercheur Madhu Chetri de l’Université Hedmark de Sciences Appliquées, en Norvège, a été publiée dans la revue ZooKeys.
Le loup de l’Himalaya existe toujours, mais reste en danger
De retour d’une expédition dans une zone protégée de l’Annapurna, au Népal, le chercheur – qui a observé ces animaux dans leur milieu naturel et les a photographiés – a compilé les résultats d’analyses ADN comparatives, entre des excréments de ces loups, prélevés sur place, et le génome de son cousin européen, Canis lupus lupus. D’abord, après observation de ses clichés, Madhu Chetri a constaté des différences morphologiques notables : plus petit que son cousin, le loup de l’Himalaya a un museau plus long et des pattes plus puissantes. En outre, pour lutter contre le climat froid des hautes montagnes, sa fourrure est plus épaisse. Mais la divergence, entre ce « loup laineux » et le loup gris commun, est encore plus flagrante au niveau génétique (de nombreuses disparités ont été trouvés entre sa séquence ADN et celle du loup gris). Cette disparité prouve l’existence, encore actuellement, du loup de l’Himalaya comme une espèce à part entière. Celle-ci doit donc être « mieux protégée », déclare le chercheur dans son étude. Ennemi des bergers, ce loup est malheureusement chassé et persécuté depuis des siècles, comme l’avait montré le récent film Le Dernier Loup.
Sciences et Avenir
1 Response
Bonsoir un très très bon article un grand merci au klan du loup