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Le Loup du Ventoux reste un tabou

No comment ! C’est un peu le sentiment qui préside depuis la découverte par Christophe Constant, photographe professionnel, chasseur averti et naturaliste amateur, du cadavre d’un chevreuil retrouvé sur la face sud du mont Ventoux, étrangement mutilé et dévoré.

Alors que l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) a pu, depuis ses bureaux de Gap dans les Hautes-Alpes, établir formellement sur photos la responsabilité du loup (« prédation sur un chevreuil : responsabilité du loup retenue » mentionne en effet le rapport officiel), dans le Vaucluse, on fait comme si le loup n’appartenait qu’à la légende.
Pendant qu’à Ferrassières, petite bourgade sise sur le plateau d’Albion à 8 km de Montbrun-les-Bains, les agriculteurs sont officiellement mis en garde contre la présence du loup, à quelques kilomètres de là, on préfère faire la sourde oreille.
Etonnamment, à l’instar du journal La Provence, la presse locale n’hésite pas à interroger les responsables d’associations sportives ou le quidam de la rue sur la présence hypothétique du loup, oubliant de consulter les spécialistes.
Questionnée vendredi matin sur le sujet, la Préfecture a mis le week-end à contribution pour nous transmettre une réponse officielle : « A l’heure actuelle, il n’y a pas de confirmation comme quoi c’est un loup ! »

Pas étonnant dès lors que Luc Reynard, le maire de Bedoin, n’ait reçu aucune information officielle des relais de l’Etat sur le sujet…

Que vaut alors le rapport de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, établissement public national, à caractère administratif, sous la double tutelle des ministres chargés de la Chasse et de l’Agriculture ? Comment ne pas poser la question.

Certes, il est vrai que le mont Ventoux n’est pas une montagne ordinaire. Fréquentée chaque année par des milliers voire des millions de touristes, placée sous la protection de l’UNESCO, le Géant de Provence est l’objet de toutes les attentions. De là à imaginer que la présence du loup ferait désordre, il y a un pas que nous n’osons envisager.
Car lorsque la présence du loup sera reconnue officiellement, se posera alors le problème du paiement des indemnités pour dédommager les attaques de troupeaux.
Ce qui est sûr c’est que ce week-end à Jonquières, les bergers qui participaient à la fête de la transhumance n’ont pas manqué de faire part de leur inquiétude à propos de cette présence du loup mais leurs interrogations restent pour l’instant sans réponse de la part des autorités officielles.

Et si, finalement, le loup faisait vraiment peur…

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Mont Ventoux (Vaucluse)

Lire notre précédent article sur le sujet en cliquant ici

Commentaires sur l’article « Le Loup du Ventoux reste un tabou »

2 Responses

  1. Je pense qu’il y a une réelle peur du loup :-)) il faut quand même garder à l’esprit que c’est un animal sauvage et qu’il y a toujours un risque amitiés

  2. Il y avait un article dans le dernier Ventoux magazine sur le retour du loup, je n’ai malheureusement pas pu le lire. En tout cas il est certain que sur place les avis sont partagés.

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