Chacun tire dans son coin et les choses n’avancent pas…
C’est en filigrane, et de façon imagée, le contenu du discours que le préfet Papaud [préfet des Alpes-de-Haute-Provence, ndlr] a tenu, mercredi à la foire de Thoard, à propos de la gestion du loup, ici mais aussi ailleurs dans la région. Que dit le préfet ? D’abord qu’il faut organiser une procédure mieux structurée au niveau de l’État et avoir en face de soi une profession mieux coordonnée. Cette gouvernance, Michel Papaud, à la demande du préfet de région est prêt à l’assumer, en devenant, en matière de gestion du loup, le préfet référent de la région Paca. Un exercice exécutif d’autant plus indispensable que c’est actuellement le désordre.
Qu’on en juge : incident dans les Alpes-Maritines entre un éleveur et deux gardes moniteurs du Parc national du Mercantour ; tir de prélèvement autorisé par le préfet du Var dans le secteur de Canjuers contre un loup dont la prédation est trop forte, mais simple tir d’effarouchement contre un autre en Vaucluse; lobbying anti loup actif, voire acharné, des organisations professionnelles agricoles et du monde de la chasse; prises de position et parfois surenchère de la part des élus; impatience et découragement de certains éleveurs.
« Nous devons être dans la perspective car la logique actuelle de défense des troupeaux est battue en brèche par les limites du prélèvement », affirme le préfet. « La régulation et l’idée d’un plafond de prélèvement sont illogiques vis-à-vis du loup comme de l’éleveur », pense M. Papaud qui lors des réunions prévues à l’automne proposera une autre procédure : celle d’une adaptation aux besoins des deux espèces : homme et loup. Osé ? À voir ! Dans l’esprit du préfet lorsque les conditions de protection sont remplies mais que la pression du prédateur se maintient, il n’est pas inconcevable de passer directement au tir de prélèvement : « La protection maximale du troupeau associée à la présence d’un danger létal pour lui sont deux données que le loup est parfaitement capable d’intégrer », estime Michel Papaud. Le préfet entend donc obtenir la sortie de l’inutile et inefficace quota de prélèvement et la renégociation du plan de gestion du loup par une défense jusqu’au-boutiste du troupeau. Et d’assurer : « On verra alors que l’on n’a pas besoin d’autant de tirs que ça. »
Source : La Provence
Nous suivrons avec attention les propositions du préfet Papaud, tout en ne nous faisant pas d’illusion. En effet, un préfet est aux ordres du gouvernement.
association Le Klan du Loup