Le canton lève le doigt de la gâchette, faute de quota de moutons tués. Mais Sion demande dans la foulée à Berne d’assouplir les règles autorisant le tir du prédateur. Le loup qui déambule depuis la mi-mai dans le Chablais valaisan ne sera pas abattu. Toutes les conditions imposées par le « Plan loup » ne sont pas réunies.
En tout, 43 moutons ont été tués et 13 sont portés disparus. Le Plan loup autorise le tir si, dans un périmètre donné, 15 moutons au moins ont été dévorés et si toutes les mesures de protection techniquement possibles et financièrement supportables ont été prises.
Dans le Chablais valaisan, la commission intercantonale habilitée à évaluer la situation a constaté que les mesures nécessaires n’avaient été que partiellement prises sur certains alpages. L’un d’eux ne bénéficiait d’aucune mesure de protection. Les 29 moutons tués dans cette zone ne peuvent donc être comptabilisés.
Pour Jacques Melly, chef du département des transports, de l’équipement et de l’environnement, la situation actuelle met en évidence « les faiblesses du Plan loup ». Il évoque notamment le problème des chiens de protection des troupeaux.
L’utilisation de ces chiens est l’une des conditions du Plan mais elle s’avère délicate dans les zones touristiques. « La cohabitation entre chiens et randonneurs est parfois conflictuelle. De plus, nous avons constaté une disparition des marmottes où ces chiens sont présents », souligne Jacques Melly.
Le conseiller d’Etat espère un assouplissement du Plan loup. Il évoquera le « Sonderfall » valaisan pour se faire entendre auprès des autorités fédérales.
Un ou plusieurs loups
Si les analyses prouvent l’origine de la mort des moutons, on ne sait pas en revanche si un ou plusieurs loups en sont responsables. « L’animal observé a tendance à s’approcher des zones d’habitations, ce qui est inquiétant », précise Jacques Melly.
En septembre 2007, une autorisation de tir avait été donnée pour abattre le loup qui sévissait déjà dans le même secteur. L’animal a été traqué une fois le délai de recours passé, soit dès le 28 octobre. Mais les gardes-chasses n’ont pas réussi à le débusquer dans le délai légal, soit pendant les soixante jours qui ont suivi.