Le texte ci-dessous est une analyse de l’article « Loups transfrontaliers, un casse-tête« , paru dans la revue L’Extension Diamant Alpin.
Le Loup, après avoir disparu de Suisse et de France, est réapparu dans les années 1990. Depuis, les populations n’ont cessé de croître (lentement, très lentement) avec l’établissement de meutes de part et d’autre de la frontière. On comptait par exemple une quarantaine Loups en Haute-Savoie fin 2021 contre une estimation raisonnable d’à peine 70 individus fin 2022.
Cette progression s’accompagne de la formation de meutes transfrontalières entre la Suisse et la France. Le suivi de ces meutes est rendu complexe par les différences de « gestion » entre les deux pays.
Une politique autour du Loup différente entre la Suisse et la France
En Suisse, la réglementation est plus protectrice avec l’interdiction de tuer n’importe quel Loup. En France, des quotas annuels de tirs sont fixés de manière arbitraire, sans consensus scientifique. 20% des Loups sont ainsi abattus chaque année.
Les périodes de tirs à tuer divergent également
En Suisse, ils sont interdits durant les périodes sensibles de reproduction et d’élevage des Louveteaux et des Louvettes. En France, les tirs peuvent intervenir à tout moment, y compris quand les jeunes dépendent de leurs parents.
Ces différences de doctrine ont des conséquences importantes
L’abattage non maîtrisé de Loups reproducteurs en France conduit à l’hyper dispersion des jeunes et donc à de possibles augmentations des prédations sur les troupeaux non protégés et non surveillés.
Malgré ces oppositions, la Suisse a autorisé en 2024 l’extermination préventive de 13 meutes (sic), dont une transfrontalière en Valais. Le but politique est de flatter un potentiel électorat de professionnels de l’industrie animale. Une stratégie démagogique et clientéliste qui est fortement critiquée par les associations de protection du Vivant ainsi que par les citoyennes et les citoyens attachés à la biodiversité.
La cohabitation Humain/Loup est artificiellement rendue « complexe ». Elle nécessite une stratégie commune franco-suisse, basée sur des données scientifiques et le respect des périodes sensibles de reproduction.
La progression des meutes transfrontalières appelle à une gestion concertée, dans l’intérêt du Loup. Il en va de la survie de notre écosystème.
association Le Klan du Loup